Le coup passa si près…

En voyant débarquer la formation d’Orenbourg, championne de Russie et vice-championne d’Europe en titre, les très nombreux spectateurs du Hall Omnisports s’attendaient à un spectacle de grande qualité. Effectivement, avec quatre joueurs présents dans l’équipe d’Europe lors du dernier Euro-Asie (Ovtcharov, Samsonov, Mattenet et Smirnov) la rencontre s’annonçait palpitante. Elle le fût.

La première rencontre de la soirée entre Adrien et Dimitrij Ovtcharov, allait s’avérer le tournant de la soirée. Très déterminé, Adrien démarrait ce « choc » de la nouvelle génération pied au plancher. Bien appliqué et agressif dans l’échange, il remportait sans trembler la première manche, avant de livrer un terrible « combat » à l’Allemand dans l’acte suivant. Aux coudes à coudes avec le Slave durant la totalité du set, Adrien prenait néanmoins les commandes de la partie, en s’offrant quatre balles de set dans les avantages. Hélas, malgré un temps mort pris à 14-13, il ne réussissait pas à conclure et concédait les trois derniers points de la manche. Sans doute assommé par ce coup du sort, Adrien ne parvenait dès lors plus à garder la même intensité « à la table », et voyait le joueur d’Orenbourg imposer son rythme à la rencontre et s’imposer en quatre manches.

Si la première affiche de la soirée tenait toutes ces promesses, le second match entre Marcos et le « légendaire » Vladimir Samsonov tutoyait, par moments, les sommets. Victime du syndrome de Dr Jekyll et Mr Hyde cette saison, Marcos se montrait cette fois sous son meilleur jour devant la star biélorusse. Parfaitement rentré dans son match, il empochait à « l’arraché » la première manche, avant de voir le Slave monter en régime et enlever les deux sets suivants. Dans l’obligation de jouer son meilleur « ping » pour l’emporter, Marcos réalisait une fin de match exceptionnelle. Impressionnant dans les « rallyes » en top-sur-top et bien mobile dans ses déplacements, il faisait finalement « exploser » le Biélorusse dans la manche décisive. En effet, victorieux 12-10 du quatrième acte après avoir sauvé une balle de match, Marcos se montrait également le plus solide dans le cinquième set pour nous offrir l’égalisation dans un Hall Omnisports plein à craquer.

A 1-1 à la mi-temps, l’exploit demeurait toujours possible, d’autant plus que Tristan réalisait un départ canon au retour des vestiaires face au Russe Alexeï Smirnov. Efficace au service, et très déterminé, il s’adjugeait logiquement la première manche, mais devait rentrer dans le rang dans le second set. Auteur d’un excellent début de troisième acte, Tristan passait tout près de faire basculer la rencontre en notre faveur. Malheureusement, malgré un avantage de 07-04, il devait finalement rendre les armes en quatre manches devant un Smirnov, bien heureux de se sortir d’une situation délicate.

Dos au mur après cette seconde défaite, l’équipe devait maintenant compter sur une « perf » d’Adrien contre Samsonov. Victorieux en sept manches du Slave lors de la Coupe du Monde individuelle en novembre dernier, Adrien faisait également la course en tête dans cette partie après une première manche bien maîtrisée. Les « choses » se gâtaient néanmoins pour lui dès le début du second set. Moins efficace au service et dominé dans le « petit jeu », Adrien était contraint de laisser l’initiative à son adversaire et se voyait de plus en plus « poussé » dans les bâches. Trop loin de la table pour contrecarrer les plans du Biélorusse, il gratifiait cependant le public de quelques points fantastiques, mais devait au bout du compte s’incliner en quatre manches.

Logiquement défaits par les grands favoris de la compétition, nous ressentons néanmoins une pointe d’amertume d’être passés tout près d’un gigantesque exploit. Le match retour ayant lieu dans six semaines, l’équipe devra désormais se concentrer sur la Pro A avec un déplacement délicat dans une semaine à Cestas.

Guillaume Adam

Feuille de match : As Pontoise Cergy – Fakel Orenbourg 1-3.
Adrien Mattenet (n°19 mondial) – Dimitrij Ovtcharov (n°10) : 1/3. 08, -14, -07, -06.
Marcos Freitas (n°34) – Vladimir Samsonov (n°14) : 3/2. 13, -07, -10, 10, 06.
Tristan Flore (n°211) – Alexeï Smirnov (n°28) : 1/3. 07, -05, -08, -06.
Adrien Mattenet – Vladimir Samsonov : 1/3. 08, -04, -06, -08.